Les Docks de Marseille
Au 19e siècle, Marseille acquiert le statut de premier port de la Méditerranée et se voit attribuer l'appellation de “porte de l’orient”. À cette période, tout est en mutation : les nouvelles technologies ont permis l’essor des bateaux à vapeur, le temps des pirates barbaresques est complètement révolu et il y a de plus en plus de navires qui arrivent au port de la baie du Lacydon, vite saturé, car trop étroit pour accueillir autant d’activités.
C’est ainsi qu’il a été décidé d’étendre le port vers la Joliette. C’est comme cela que les Docks de Marseille ont vu le jour, construit par l’architecte Gustave Desplaces entre 1858 et 1863. Ce dernier s’est inspiré des docks de Londres pour les plans de ceux de la cité phocéenne.
La jonction des voies ferroviaires et des voies de mer se faisait aux docks dans la mesure où la voie ferrée rentre directement au coeur même des docks. Entre 1864 et 1988, date où l’activité industrielle des docks est arrêtée, 150 000 tonnes de marchandises y sont stockées tous les jours, avant d’être acheminées par train vers Paris ou Lyon.
Les travaux des docks sont parmi les projets les plus modernes et les plus coûteux dans toute l’histoire de la ville, surtout en additionnant le montant dépensé pour leurs constructions au 19e siècle avec la somme nécessaire à leurs rénovations un siècle plus tard.
Après une longue période d’abandon, les Docks de Marseille refont peau neuve en 2015, sous l’impulsion de l’architecte Eric Castaldi. Les entrepôts se transforment en bureaux. Quelque 220 entreprises s’y sont installées et près de 3 000 personnes y travaillent. Au rez-de-chaussée, de nombreux magasins, des restaurants étoilés et des boutiques de luxe ont ouvert leurs portes. L’ensemble des quatre bâtiments des docks ont été réhabilités et même les cours intérieures se sont offert une touche de beauté avec l’apparition de bassins.
Par ailleurs, un grand centre commercial a été récemment inauguré, juste en face des docks. Cela a eu pour effet de transformer complètement le visage du quartier en un haut-lieu d’échanges commerciaux à Marseille, se débarrassant presque entièrement de l’image de vieux quartier qui collait à la peau de cette zone depuis près de 2 600 ans.